Fatigué des Talibans! Fatigué des Kippas! Fatigué des niqabs! Fatigué des Lourdes, Lisieux, Fatima et autres théâtres d'exploitation de la crédulité publique!
Fatigué de voir s'étriper les adulateurs des dieux de tout poil ! Fatigué de voir la société se coucher devant toutes les superstitions sous couvert de laïcité!
Bientôt le créationnisme enseigné en classe! Bientôt des menus religieux, sans porc, sans viande, hallal, kasher, dans les cantines!
Bientôt des kippas, des niqabs, des chapelets, partout exhibés!
Finie la Nation, Rien qu'un agglomérat de communautés! Fini l'Etat, Rien qu'un modérateur d'intérêts contradictoires!
Finie la connaissance raisonnée, Rien que la juxtaposition syncrétique de toutes les fables!
Agnostiques de France et d'ailleurs unissez-vous!
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Face à une société qui perd ses repères, se décompose, s'abrutit dans la crédulité, l'accessoire et l'éphémère, sacrifie la raison à l'émotion, l'instant à la durée... quelques réflexions pour tenter de surnager! Prenons un peu de hauteur pour tenter de comprendre

La fin des certitudes


L’âge de la foi n’est pas si loin derrière nous.

Dans la trame de l’Histoire, c’est notre Moyen-âge qu’on appelle l’âge de la Foi, mais le qualificatif aurait pu être étendu à bien d’autres époques et parties du monde où a prévalu la force du fait religieux.  Qu’auraient été les civilisations égyptienne, hébraïque, indienne, précolombiennes, pour ne citer qu’elles, amputées de leur dimension religieuse. Et, même s’il serait réducteur de ramener tous les problèmes à la seule dimension religieuse, que comprendrait-on aujourd’hui des problèmes du Moyen-Orient en évacuant la composante de l’Islam ? 
Mais c’est aussi une vision réductrice que de confiner la foi dans sa seule dimension religieuse. Car si on entend par foi, la croyance irraisonnée, à cette aune, il est bien d’autres fois que la foi religieuse, et leur âge déborde allègrement les limites du Moyen-âge : le rationalisme, qui s’épanouit au XVIIIème siècle en prétendant fonder sa démarche en marge de toute croyance, et qui sous-tend toutes les grandes avancées techniques et scientifiques des XVIIIème et XIXème siècles, débouche lui aussi sur des certitudes du scientisme guère plus raisonnées que les dogmes qu’il prétendait battre en brèche : la foi dans le progrès et la certitude que la raison est la clef du bonheur. 
Ainsi cette autre foi, tout autant que sa concurrente religieuse, a-t-elle accouché de dogmes avec l’habituel cortège d’illusions et de drames qui accompagnent tout système messianique. Le matérialisme historique, enfant adultérin du capitalisme triomphant, dépassant la seule description de la société, lui trouve le ressort unique de la lutte des classes qui, se substituant à la main de Dieu, lui tisse, siècle après siècle, une destinée tout aussi mythique que la Jérusalem céleste : la dilution de l’histoire dans une société sans classes, pourvoyeuse d’une félicité éternelle. Des millions d’hommes adhérèrent à cette foi, d’autres millions y furent assujettis de force. On sait ce qu’il en advint. Le nazisme, avatar monstrueux du darwinisme, prétend s’appuyer sur la science pour substituer à la destinée biblique d’un peuple élu par Dieu, celle profane d’un peuple élu par le sang et l’histoire. Là encore des millions d’hommes adhérèrent à cette foi, là encore d’autres millions y furent assujettis de force. Cette religion eut son enfer bien réel mais l’Eden millénaire promis au peuple élu vola en éclat en moins de quinze ans.
L’étonnant dans ces naufrages successifs des croyances, c’est de voir que les leçons du passé ont peu de prise sur la propension des hommes à recréer sans cesse des certitudes factices, qui ne sont le plus souvent que la résurgence de vieux mythes dont on s’empresse d’oublier le naufrage par un ravalement de façade qui leur rend une apparente virginité… Sans doute l’homme ne se satisfait-il pas de l’état de doute et a-t-il donc besoin de certitudes absolues, fût-ce au prix d’un aveuglement consenti !

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