Fatigué des Talibans! Fatigué des Kippas! Fatigué des niqabs! Fatigué des Lourdes, Lisieux, Fatima et autres théâtres d'exploitation de la crédulité publique!
Fatigué de voir s'étriper les adulateurs des dieux de tout poil ! Fatigué de voir la société se coucher devant toutes les superstitions sous couvert de laïcité!
Bientôt le créationnisme enseigné en classe! Bientôt des menus religieux, sans porc, sans viande, hallal, kasher, dans les cantines!
Bientôt des kippas, des niqabs, des chapelets, partout exhibés!
Finie la Nation, Rien qu'un agglomérat de communautés! Fini l'Etat, Rien qu'un modérateur d'intérêts contradictoires!
Finie la connaissance raisonnée, Rien que la juxtaposition syncrétique de toutes les fables!
Agnostiques de France et d'ailleurs unissez-vous!
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Face à une société qui perd ses repères, se décompose, s'abrutit dans la crédulité, l'accessoire et l'éphémère, sacrifie la raison à l'émotion, l'instant à la durée... quelques réflexions pour tenter de surnager! Prenons un peu de hauteur pour tenter de comprendre

1- UN DIEU POUR EXPLIQUER QUOI ?

1 – DIEU EST-IL NECESSAIRE A L’EXPLICATION DU MONDE ?

11 – Le problème du temps, problème clef

Le problème d’un créateur ne se poserait pas si l’environnement des hommes était éternel, sauf à concevoir la coexistence intemporelle du créateur avec sa création comme miroir. Le nœud du problème est donc dans l’origine du vecteur temporel qui, dès lors que la matière est éternelle, ne se pose plus.
L’éternité implique l’immobilité, sinon contingente, au moins dans sa globalité. Il est d’ailleurs étonnant que des systèmes de pensée aient pu imaginer  un environnement des hommes invariant, alors que la trame de leur vie, quelle qu’en soit l’échelle individuelle ou sociétale, est marquée par le changement. Imaginer que le changement puisse être cantonné dans un ensemble fixe revient à tenter d’isoler la partie du tout auquel elle appartient ce qui est bien sûr absurde. Contradiction que de nombreuses cosmogonies mythiques ont tenté tourner en conciliant permanence et changement par l’introduction de cycles impliquant un retour régulier de la roue du temps. L’Univers matériel où nous sommes présente-t-il cette intemporalité globale ?

La science contemporaine a fait litière de tous ces mythes de l’invariance globale des cycles. La théorie du Big-Bang, aujourd’hui admise par la plus grande partie du monde scientifique, implique tout à la fois la très longue durée de l’Univers, une origine du temps, et une perpétuelle évolution jusqu’à la dilution à très long terme dans un espace infiniment grand et irrémédiablement froid.
Idée dérangeante entre toute que cette flèche du temps avec un début qui pose le double problème de ce qu’il y avait avant l’explosion primordiale et de l’absurde dilution de la matière dans une mort définitive sans pourtant qu’elle disparaisse. Certaines variantes ont bien tenté de sortir de l’inconfort par le rétablissement d’une évolution cyclique, imaginant l’enchainement de phases d’expansion ouvertes par un big bang alternant avec des phases de contraction ponctuées par un big crunch prélude à un nouveau cycle. Hypothèse séduisante d’une éternité intellectuellement confortable, malheureusement peu probable à la lumière des dernières connaissances qui excluent une force gravitationnelle suffisante pour arrêter l’expansion indéfinie.
Ainsi n’échappe-t-on pas à la flèche du temps et à la question de l’origine de l’Univers et donc de son sens

12 – L’introduction d'un  Dieu créateur simplifie-t-elle l’explication ?

Lorsque s’est imposée l’idée d’un big bang, les croyants se sont réjouis : l’idée que le monde devait avoir eu un début, la probabilité du tout premier instant d’un univers hyper-concentré d’énergie pure rétablissait l’idée d’un créateur initiateur de l’impulsion primordiale. En quelque sorte, le Big Bang recréait le créateur. Le problème d’un dieu créateur se trouvait ainsi résolu … mais pas celui de l’éternité.
Car si l’éternité de la matière est difficilement concevable pour les petits vecteurs temporels bornés que nous sommes,  l’éternité d’un esprit immatériel ne l’est pas moins. Pourquoi l’éternité de l’esprit et pas celle de la matière? D’autant que s’y ajoutent et le mystère de la substance de cet être immatériel et la question de savoir comment la non-matière de cet être peut créer la matière et interagir avec elle. En fin de compte, loin de simplifier l’explication du Monde, l’introduction d’un dieu créateur ne fait qu’ajouter une dimension supplémentaire au problème de son origine.

13 – Le Monde peut-il s’expliquer sans Dieu ?

Alors peut-on pour simplifier le problème tenter de se passer de Dieu ?
Pour cela il faut d’abord accepter que l’Univers, et par delà l’Homme, n’ait pas de sens. Même si l’absence de sens est inconfortable, elle n’est pas illogique. C’est même l’absence de sens qui paraît le plus facilement démontrable. En effet si la destinée humaine individuelle et collective a un sens, l’environnement où elle s’insère est impliqué et la création s’organise en fonction de ce sens. Or en admettant que c’est l’Homme qui constitue le cœur de la création –ce qui est le postulat le plus probable- le créateur organise autour de lui les éléments qu’il juge nécessaires à l’accomplissement de la destinée de sa créature selon le principe d’utilité. On n’imagine pas alors le créateur entourant l’homme d’un environnement contraire à sa créature ou, peut-être pire,  d’éléments qui lui soient inutiles. Passe encore qu’une part de l’environnement soit hostile à l’homme : on peut toujours admettre que le dessein de Dieu soit d’éprouver sa créature pour des raisons inconnaissables. Mais que dire de ce gaspillage d’éléments à tout jamais hors du champ d’interaction avec la destinée des hommes : que d’astres lointains et vides dont l’influence sur le destin de l’Homme est nulle. Comment concevoir qu’une conscience suprême, créatrice et ordonnatrice de l’Univers ait été responsable d’un tel déploiement d’inutilité.

En fin de compte la nécessité d’un dieu créateur pour expliquer l’existence de l’univers reste irrésolue. Poser son existence ne résout en rien la question de l’éternité dont le problème n’est finalement que déplacé, cela ajoute le problème d’une substance immatérielle et se heurte au paradoxe de l’inutilité d’une grande part de la création. Dans ces conditions, se passer de Dieu pour expliquer le monde simplifie plutôt la question, même si ça ne la résout pas. Seul écueil, l’irrémédiable perte de sens de la destinée humaine dont la portée morale est dès lors posée.